Mardi 28 février à 19h00 au ‘café de pays’ de
Colognac (1)
« Sans convivialité sommes nous foutus ? Qu’est ce que
la convivialité ? Quelles en sont ses conditions de
possibilités ? À l’heure où l’amour du prochain semble
disparaître dans le déchaînement de la concurrence entre les
hommes comme des passions destructrices qui l’accompagnent, ne
sommes nous pas devant une crise anthropologique où la vie semble
déniée de toute part. Après une recherche philosophique
fondatrice, pouvons-nous concevoir un dépassement par le
« convivialisme » comme projet politique de civilisation,
ainsi que l’avait proposé Ivan Illich et maintenant Alain
Caillé ? »
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Commentaires de la blogueuse (sous son unique responsabilité...)
Extraits de textes d'Ivan Illitch :
« Dans toute société, il existe deux manières de parvenir à des fins spécifiques telles que les transports, la communication entre les gens, la santé ou l’apprentissage. L’une que j’appelle autonome et l’autre que j’appelle hétéronome. Dans le premier cas, je bouge et, dans le second, on m’enferme dans un véhicule pour me transporter. Dans le premier cas, je me soigne, tu m’assistes dans ma paralysie et je t’assiste dans ton accouchement (...). Dans chaque société et dans chaque secteur, l’efficacité dépend de l’interaction entre le mode autonome et le mode hétéronome ». (L'école est l'un des vecteurs de l'apprentissage, mais pas le seul, d'où sa réflexion ci-après). « Chaque peuple eut ses danses de la pluie et ses rites d'initiations mais jamais un rituel qui clamait sa validité universelle, une procédure se présentant elle-même comme destination inévitable pour tout le monde, dans tous les pays ». ( L'école est devenue selon Illich une religion universelle, et en tant que telle, témoigne de son héritage de la première institution qui déclarait ses services et ses ministères comme l'unique voie vers le salut : l'Église catholique romaine. cf. Wikipédia)
"Pour Illich, au contraire, l’apprentissage est l’activité humaine qui nécessite le moins l’intervention de tiers, la majeure partie de l’apprentissage n’est pas la conséquence de l’instruction mais le résultat d’un rapport de l’apprenant avec un milieu qui a un sens, alors que l’institution scolaire lui fait croire que son développement cognitif personnel dépend nécessairement de programmes et de manipulations complexes. .. L’école n’est pas la seule institution moderne dont la finalité première est de modeler la vision que l’homme a de la réalité. Y contribuent également d’autres facteurs - origine sociale, milieu familial, médias et modes diffus de socialisation — qui, entre autres, jouent un rôle clé dans la formation des comportements et des valeurs. Pour Illich, toutefois, l’école est l’institution qui asservit de la manière la plus profonde et la plus systématique, puisque c’est à elle qu’est assignée la fonction de former le jugement critique, fonction que, paradoxalement, elle tente d’accomplir en faisant en sorte que l’apprentissage — qu’il s’agisse de la connaissance de soi, des autres ou de la nature - dépende d’un processus préfabriqué... Dans La convivialité, en revanche, Illich énonce une théorie de la limitation de la croissance dans les sociétés industrialisées et propose une nouvelle organisation de ces dernières par le biais, entre autres, d’une nouvelle conception du travail et d’une « déprofessionnalisation » des relations sociales qui concernent également l’éducation et l’école... Une société conviviale, soutient Illich, « ne souhaite pas la disparition de toutes les écoles mais seulement de celles qui font du système scolaire un système qui pénalise ceux qui le désertent." Marcela Gajardo - Perspectives : revue trimestrielle d’éducation comparée (Paris, UNESCO : Bureau international d’éducation), vol. XXIII, n° 3-4, 1993, p. 733-743. ©UNESCO : Bureau international d’éducation, 2000 (2)N'oublions pas un apprentissage auquel l'école ne forme pas : celui de l'action. Paradoxalement, cela peut être un facteur de liberté en laissant des portes ouvertes aux "éjectés" de l'école. Et peut-être est-ce une raison pour laquelle les filles, qui "réussissent" très bien dans le formatage de l'école, sont plus démunies dans la vie professionnelle où les garçons, souvent rétifs à l'école, reprennent le leadership. Mais qu'en est-il au final de l'équilibre : vie professionnelle / vie personnelle, et du rapport de forces entre liberté (autonomie) et consentement au formatage social (hétéronomie) celui-ci ne se limitant pas à la "norme sociale" de type juridique, culturel ou moral, mais incluant de plus en plus de domaines relevant du "soft power" y compris les services publics (sans lesquels nous ne serions survivre), les outils de communication (informatique, Internet, radio, TV, journaux, les réseaux sociaux), la fourniture d'énergie, les services bancaires, les services de transport etc. En fait ce qui fait une société "moderne" par rapport à une société archaïque.
Modérateur du Café-philo : patrick.bres3@orange.fr - 06 89 33 83 48
Les thèmes sont choisis en commun à la fin de chaque débat pour la séance suivante.
Le Café-philo de Colognac à lieu tous les derniers mardi du mois, sauf Juillet et Août.
(1) 5 Km de Lasalle - 8 Km de Monoblet - 12 Km de St Hippolyte de fort – 17 Km d’Anduze
(2) intégralité de l'article sur : http://www.ibe.unesco.org/fileadmin/user_upload/archive/publications/ThinkersPdf/illichf.PDF
(2) intégralité de l'article sur : http://www.ibe.unesco.org/fileadmin/user_upload/archive/publications/ThinkersPdf/illichf.PDF
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