Tableau extrait de Wikipédia
Vive
la symbiose des cultures
Chaque
culture a ses vertus, ses vices, ses savoirs, ses arts de vivre,
ses erreurs, ses illusions. Il est plus important, à l'ère
planétaire qui est la nôtre, d'aspirer,
dans chaque nation, à intégrer
ce que les autres ont de meilleur, et à chercher
la symbiose du meilleur de toutes les cultures
La
France doit être
considérée dans son histoire non seulement selon les idéaux de
Liberté-Egalité-Fraternité promulgués par sa Révolution, mai
aussi selon le comportement d'une puissance, qui, comme ses voisins
européens, a pratiqué pendant des siècles l'esclavage de masse, a
dans sa colonisation opprimé des peuples et dénié leurs
aspirations à l'émancipation. Il y a une barbarie européenne dont
la culture a produit le colonialisme et les totalitarismes fascistes,
nazis, communistes. On doit considérer
une culture non seulement selon ses nobles idéaux, mais aussi selon
sa façon de camoufler
sa barbarie sous ces idéaux.Nous
pouvons tirer
fierté du courant autocritique minoritaire de notre culture, de
Montaigne à Lévi-Strauss en passant par Montesquieu, qui a non
seulement dénoncé la barbarie de la conquête des Amériques, mais
aussi la barbarie d'une pensée qui "appelle
barbares les peuples d'autres civilisations"
(Montaigne).De
même le christianisme ne peut être
considéré seulement selon les préceptes d'amour évangélique,
mais aussi selon une intolérance historique envers les autres
religions, son millénaire antijudaïsme, son éradication des
musulmans des territoires chrét iens, alors qu'historiquement
chrétiens et juifs ont été tolérés dans les contrées
islamiques, notamment par l'Empire ottoman. Plus
largement, la civilisation moderne née de l'Occident européen a
répandu sur le monde d'innombrables progrès matériels, mais
d'innombrables carences morales, à commencer
par l'arrogance et le complexe de supériorité, lesquels ont
toujours suscité le pire du mépris et de l'humiliiation d'autrui.
Il
ne s'agit pas d'un relativisme culturel, mais d'un universalisme
humaniste. Il s'agit de dépasser
un occidentalocentrisme et de reconnaître
les richesses de la variété des cultures humaines. Il s'agit de
reconnaître
non seulement les vertus de notre culture et ses potentialités
émancipatrices, mais aussi ses carences et ses vices, notamment le
déchaînement de la volonté de puissance et de domination sur le
monde, le mythe de la conquête de la nature, la croyance au progrès
comme lot de l'histoire. Nous
devons reconnaître
les vices autoritaires des cultures traditionnelles, mais aussi
l'existence de solidarités que notre modernité a fait disparaître,
une relation meilleure à la nature, et dans les petites cultures
indigènes des sagesses et des arts de vivre. Le
faux universalisme consiste à nous croire
propriétaires de l'universel - ce qui a permis de camoufler
notre absence de respect des humains d'autres cultures et les vices
de notre domination. Le vrai universalisme essaie de nous situer
en un méta-point de vue humain qui nous englobe et nous dépasse,
pour qui le trésor de l'unité humaine est dans la diversité des
cultures. Et le trésor de la diversité culturelle dans l'unité
humaine.
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