Anna Bednik autour de son livre :
"L'extractivisme. Exploitation industrielle de la nature :
logiques, conséquences, résistances" le vendredi 20 avril à 18h à la Maison Mazel, hameau de Falguières, 30270 St Jean du Gard.
Paru en 2016 aux éditions du Passager clandestin"
Le débat sera suivi d'un repas composé de ce vous aurez apporté.
Participation libre.
"Le ton est
donné dès les premières pages : Anna Bednik propose une vision engagée,
en abordant l’extractivisme « à la fois objet d’analyse et cible de
réquisitoire militant ». Son œuvre se construit à partir d’un
« apprentissage né des échanges avec les acteurs directs de résistances
aux projets ‘extractivistes’ [...] un travail de recherche mené non pas
sur eux mais plutôt avec eux ». Pour ce qui concerne l’Amérique latine,
les sources directes ne pourraient pas être plus fournies : l’auteure
recense les conflits socio-environnementaux les plus significatifs du
continent. Elle s’appuie sur les témoignages des acteurs de terrain, en
particulier dans le chapitre sur les veines toujours ouvertes de
l’Amérique latine (en référence au classique d’Eduardo Galeano) et les
met en résonance avec des expériences de résistance en France et en
Europe. L’analyse économique met en question la notion de développement,
y compris dans sa version « durable », ainsi que la marche supposée
vers une économie dématérialisée. Elle rend
visibles les deux faces d’une même problématique, d’une part en étalant
devant nous – sous forme d’inventaire – tous les minerais cachés dans
des produits high-tech de grande consommation, et d’autre part en
sortant de l’invisibilité les peuples et les territoires en lutte pour
le maintien de leurs modes de vie et de leur environnement. Le scénario
ainsi dressé ne pousse pas à l’optimisme. L’aveuglement des
gouvernements – de gauche comme de droite – et des acteurs économiques
dans leur course pour l’exploitation industrielle de la nature débouche
sur la perspective d’une catastrophe écologique globale. Pourtant
l’appel à la « désertion » du système – et de la chaîne
« extraire-produire-consommer » – est audible, dès lors que « beaucoup
de choses seraient techniquement possibles, si on changeait d’objectifs
et d’imaginaire ».
Prysthon, W. (2016). Anna Bednik, EXTRACTIVISME. Exploitation industrielle de la nature : logiques, conséquences, résistances: Le passager clandestin, 2016, 370 p., 18 €. Revue Projet, 353,(4), 93b-94. doi:10.3917/pro.353.0094.
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