Adresse et heures d'ouverture

Adresse : ancien foyer rural (rue du Canal d'Algues), 30460 Lasalle

Tél : 04 66 83 99 14

Heures d'ouverture : Lundi 10-12h, Mardi 16h-18h, Mercredi 10h-12h et 14-18h, Vendredi : 16h30 - 18h , Samedi 10-12h
Jeudi (fermeture pour travaux collectifs)

"Regardez le spectacle de ces murs : c'est comme une bibliothèque dans la montagne. Regardez une bibliothèque : c'est comme un mur et qui tient des choses capitales. Nous avons besoin de livres et de pierres" (Patrick Cabanel)
"À vrai dire, toute perception est déjà mémoire. Nous ne percevons pratiquement que le passé, le présent pur étant l'insaisissable progrès du passé rongeant l'avenir." (Henri Bergson)

23.4.13

Qu'est-ce que l'agropastoralisme ?

Cliquez pour voir le film
Plus de renseignement sur le site Causses et Cévennes (Unesco)
"Le pastoralisme est défini comme un système d’élevage qui utilise en grande partie les ressources végétales spontanées pour le pâturage, le plus souvent de façon extensive, soit sur l’exploi­tation même, soit dans le cadre de la transhumance ou du nomadisme. L’agro-pastoralisme est une forme de pastoralisme qui associe l’élevage des troupeaux sur des parcours et la production de fourrages et de céréales pour leur alimentation."

17.4.13

A la filature : samedi et dimanche, à partir de 10 ans


Donner du sens au quotidien

Photo Laure Adler
A quoi se réfère la "Journée des déportés" fêtée le dimanche 28 avril ? La bibliothèque-médiathèque peut répondre avec les ouvrages mis à la disposition des lecteurs, notamment :

Robert Anselme – L'espèce humaine (extraits)

p 47 : "Nous sommes tous, au contraire, ici pour mourir. C’est l’objectif que les SS ont choisi pour nous. Ils ne nous ont ni fusillés ni pendus mais chacun, rationnellement privé de nourriture, doit devenir le mort prévu, dans un temps variable. 
Le seul but de chacun est donc de s’empêcher de mourir. Le pain qu’on mange est bon parce qu’on a faim, mais s’il calme la faim, on sait et on sent aussi qu avec lui la vie se défend dans le corps. Le froid est douloureux, mais les SS veulent que nous mourions par le froid, il faut s’en protéger parce que c’est la mort qui est dans le froid. Le travail est vidant - pour nous, absurde - mais il use, et les SS veulent que nous mourions par le travail; aussi faut-il s’économiser dans le travail parce que la mort est dedans. Et il y a le temps: les SS pensent qu’à force de ne pas manger et de travailler, nous finirons par mourir; les 88 pensent qu’ils nous auront à la fatigue c’est-à-dire par le temps, la mort est dans le temps."

p 70 : Le cuisinier a sorti le baquet de soupe. [...]

"Mon tour approche. Je la vois maintenant. Elle est noire, épaisse. La louche s’enfonce et remonte comme une drague. C’est pour celui qui me précède. Elle est lourde, elle déborde, grasse. La surface en reste immuable dans le baquet; pas de reflet, pas de clapotis, c’est un bloc. J’arrive devant le baquet, le calot sous le bras. Le cuistot me regarde. Il enfonce la louche jusqu’au fond. Je place la gamelle contre le baquet; il retire la louche. C’est extraordinaire: des fèves, des fèves, une matière d’une épaisseur insondable. En se détachant, la louche a fait un bruit boueux; il la tient bien, n’en laisse pas retomber; il l’a renversée dans la gamelle qui est lourde et pleine jusqu au bord. Il est impensable que cette soupe puisse se renverser.

Déjà, il y en a qui ont fini. Agglutinés à la porte de l’église, ils attendent le rab. Il faut crier sans arrêt pour qu’ils s’écartent et protéger la gamelle. Ils regardent la mienne encore pleine.

- Tu es bien servi, disent-ils. 
La leur est déjà vide. Leurs yeux sur la mienne, il faut qu’ils disent quelque chose.

J’arrive à ma place. René y est déjà. Il a presque fini la sienne. Les deux du lit voisin aussi, deux Auvergnats dont l’un est devenu à peu près aveugle à l’usine. Je m'assieds avec précaution sur la paillasse. Ils ont fini. Ils ne bougent pas. Ils regardent la gamelle pleine que j’ai calée sur mes genoux. Je prends ma cuiller et je commence lentement à écrémer la soupe.

- Elle est belle aujourd’hui, dit René, qui la regarde terriblement.

Les autres ne disent rien. Moi non plus. Après quelques cuillerées, je m’arrête un instant. Je la regarde, le niveau a baissé. J’ai pompé le plus liquide. René regarde le niveau qui a baissé. Bientôt je serai comme lui. Ça le rassure.

Maintenant, c’est l’épais. Cette soupe gave; la figure se congestionne. La question de savoir si elle est bonne ne se pose pas : elle est belle. Je vais lentement, mais ça baisse. Je m’arrête encore. Il ne reste que quelques cuillerées. Je recueille d’abord la purée de fève qui s’est déposée sur la paroi. La gamelle est presque vide, les deux copains ne regardent plus. J’attaque ce qui reste. La cuiller racle le fond, je le sens. Maintenant, ce fond apparaît, on ne voit plus que lui. Il n’y a plus de soupe.

Ça gueule dehors pour le rab. René vient de partir. Il faudrait y aller. Je sais que je n’en aurai pas, mais il faut essayer.

Une centaine de types sont collés autour du cuistot qui les menace de la louche. Le kapo de la cuisine sort de la baraque pour les faire mettre en rang.

- Keine Dizipline, kein Rab! crie le kapo."

p 292 : (mi avril 1945) " Le train arrive à Dresde. La porte du wagon s’ouvre. Nous voyons la gare qui fourmille de gens qui courent avec des valises et des paquets. Des civils montent. Nous sommes couchés, et nous regardons ces gens qui en sont au point de venir avec nous. Une sentinelle les suit. Elle nous force à nous coller les uns aux autres pour leur laisser la place au milieu du wagon. Ils sont bien habillés, ils ont des joues, ils remuent seulement les yeux vers nous, mais sans trop se risquer à tourner la tête. Ils restent groupés entre eux au milieu du wagon. Ils ont leur femme, leurs paquets, ils s’enfuient librement. Tout à l’heure, il y a à peine une heure, ils étaient encore chez eux. La sentinelle est plus près de nous que d’eux. Des civils ici, des gens à nuit dans les lits, à baisers et à enterrements. Figures paisibles, bien en place, correctement posées sur le col de la chemise. La nation allemande va être battue, ses hommes restent gras. Ils ne peuvent pas nous regarder. C’est bien assez de fuir, de monter dans le wagon à bestiaux; les ennemis, les bombes, c’est cruel, mais on sait ce que c’est, ça fait couler du sang rouge, on en parle dans les journaux; la guerre, c’est une institution, Krieg, en allemand. Mais ceux qui sont couchés là, il n’aurait pas fallu les voir, d’ailleurs le wagon était fermé. Ils sont cachés en général, mais évidemment dans ces moments-ci on peut tomber sur eux. "


Le livre : "L'espèce humaine " de Robert Antelme est disponible à la médiathèque de Lasalle

15.4.13

L'économie "résidentielle" : qu'est-ce c'est ?

Le livre d'économie qui concerne les Cévennes en tant que territoire : plus tournées vers l'économie "résidentielle" que vers l'économie "productive". Et les relations entre les deux : zones résidentielles (rurales) et productives (métropolitaines)... vues de la France francilienne. "La résidence secondaire est pour nous le marqueur de la qualité environnementale des zones où se situent les villes" (cf. video plus bas).

Non disponible à la médiathèque (à ce jour)



"L'ouvrage analyse les effets territoriaux des crises qui frappent simultanément notre pays. Crise

financière, crise de la dette, crise de l'énergie : chacune, à sa façon, joue et jouera fortement sur le

destin des territoires. Ces chocs et leurs impacts territoriaux ne sont pas conjoncturels, mais

structurels. Ils signent la fin d'un cycle de trente ans.

Durant les grandes crises antérieures (1973, 1983, 1993), qui avaient accéléré les changements

structurels dans le pays, les aides publiques avaient permis aux territoires de connaître un

développement aussi inattendu qu'ignoré. Hier, les amortisseurs étaient plus puissants que les chocs.

Ce n'est plus le cas depuis 2008. Avec la crise des finances publiques et sociales, ce qui, hier, avait

porté et protégé les territoires les menace aujourd'hui. Une ère s'achève : celle de la croissance et du

développement des territoires suburbains, fondée sur la consommation (elle-même financée par les

déficits publics et l'endettement). De plus en plus, notre société sera assise sur une croissance faible,

le sevrage de la dépense publique et la restriction du crédit. L'énergie chère et la crise de l'économie

résidentielle laissent prévoir un retour à la production et aux métropoles.

Les cartes se redistribuent. Les changements en cours remettent en cause le mode de développement

qui prévalait depuis trente ans. En d'autres termes, le nouvel ouvrage de Davezies annonce et décrit la

crise des années 2010-2020".

Laurent Davezies 2/3 par khurel

8.4.13

Mais dans quel Etat j'ère ?

Allez, un peu d'économie : deux livres disponibles à la médiathèque de Lasalle.

Ecoutez l'auteur sur France-Info

" France, état critique " de Jean Peyrelevade et Pierre-Antoine Delhommais Editions Plon (Tribune libre) 2011.

Dès 2011 Jean Peyrelevade se posait la question dans la perspective des futures élections présidentielles. Deux ans après, le livre tient toujours bon ! On ne peut en dire autant de tous les livres conjoncturels sur " la " crise...
Son diagnostic n'est pas forcément partagé mais il a le mérite de la cohérence :
  • arrimage de la France aux pays d'Europe du sud : bonne qualité de vie mais faiblesse de la compétitivité par rapport aux pays du nord de l'Europe, notamment en matière d'exportation vis à vis des autres pays européens et des " Brics " (pays émergeants) qui représentent les marchés d'avenir ;
  • forte dette de l'Etat et, compte-tenu du la baisse de compétitivité, risque de devoir emprunter à des taux plus élevés encore, y compris pour payer les dépenses courantes (salaires des fonctionnaires, dépenses sociales etc.) ;
  • faiblesse de l'investissement privé et des innovations (à mettre en rapport avec des formation qui ne présparent guère à l'innovation du fait du cloisonnement disciplinaire et du manque d'ouverture) ;
  • conséquence : hausse du chômage, baisse du pouvoir d'achat, augmentation du déficit.

" Les peuples ne sont en rien responsables de la crise financière... Or ce sont les peuples qui vont (en) payer le prix " disent les " Indignés ". L'auteur préfère dire : " La réalité est moins simple. La description de l'enchaînement des tempêtes, financière, économique, puis frappant les Etats, est impeccable. Mais elle oublie un élément essentiel : tous, parmi ces derniers, ne sont pas touchés à l'identique. Ceux dont les fondations étaient les plus fragiles sont les premiers mis en danger : dans toutes les démocraties européennes, ce sont (les peuples) qui ont choisi leurs gouvernements et approuvé de bonnes ou mauvaises politiques.

Il ne se contente pas en effet d'un diagnostic mais il pose aussi des jalons pour le " redressement " de la barre qui paraîtront très politiquement incorrect à certains :
  • vouloir ce redressement ne pas espérer qu'il adviendra par lui-même,
  • oser affronter l'hostilité que comportera nécessairement l'application d'un plan de redressement,
  • ne pas propager l'illusion d'un retour rapide à un taux de croissance supérieur à ce qu'il est depuis une dizaine d'années,
  • traiter la question de la compétitivité (coût du travail incluant les charges), du déficit d'innovation et du manque d'investissement des entreprises (marges nécessaires pour investir),
  • plus de 55 % des dépenses provenant des transferts sociaux : ralentir l'augmentation des dépenses de retraite, d'assurance maladie, d'allocations familiales car il n'est pas possible de continuer à financer les dépenses sociales à crédit ;
  • transformer l'appareil productif dans le sens d'un développement durable (qui va s'imposer à tous les peuples européens) et contribuer à faire émerger ces nouvelles règles en Europe ;
  • affirmer un principe de solidarité absolu entre les pays européens en traitant la dette comme une dette commune (et en imposant la discipline qui va avec).

Pour ceux qui trouvent la potion amère, vous pouvez vous administrer un contrepoison avec :

" C'est plus grave que ce qu'on vous dit... Mais on peut s'en sortir ! " de Pierre Larrouturou (1) - Nova Editions, 2012.



(1) Grande controverse entre les deux auteurs à propos de l'opportunité du passage au 35 heures !

5.4.13

Assemblée générale de l'Association des amis de la bibliothèque-médiathèque


L'assemblée générale s'est déroulée jeudi 4 avril 2013 à 18h dans les locaux de la médiathèque :

  • Etat des lieux (rapports comptable et moral), 
  • retour sur l'année 2012 (achats de livres, permanences d'ouverture, animations périodiques et exceptionnelles, déménagement, ouverture de la médiathèque...), 
  • bilan des adhésions et du nombre de bénévoles engagés dans l'action (15), 
  • projets pour 2013 voir 2014... 
Le compte-rendu détaillé sera bientôt à votre disposition. Une nouvelle à court terme : la reprise des échanges de lectures du vendredi soir (4ème vendredi du mois) est prévue pour le 24 mai.

1.4.13

Lundi c'est Oulipo

... Martine et Zoé fêtait la poésie à la médiathèque le 18 mars...
Wikipedia


Liste non exhaustive des contraintes proposées par l'Ouvroir de Littérature Potentielle.

L'Ouvroir de Littérature Potentielle, Oulipo, a été fondé le 24 novembre 1960 par une groupe d"écrivains, de mathématiciens et peintres tels que Raymond QueneauFrançois Le LionnaisItalo CalvinoJean Queval ou Claude Berge. Le but de l'organisation était d'inventer une nouvelle écriture (romanesque et poétique) en intégrant des contraintes scientifiques à la littérature. Sont répertoriées ci-dessous certaines de ces contraintes, parmi les plus connues.
Il s'agit d'un texte dont les initiales des mots successifs se suivent par ordre alphabétique. Exemple: "A Brader : Cinq Danseuses En Froufrou (Grassouillettes), Huit Ingénues (Joueuses) Kleptomanes Le Matin, Neuf (Onze Peut-être) Quadragénaires Rabougries, Six Travailleuses, Une Valeureuse Walkyrie, X Yuppies (Zélées)"
On prive ici, phonétiquement, le texte de la lettre R. Exemple: cette rosse amorale a fait crouler le parterre devient en anaérobie: cet os à moelle a fait couler le pâté. L'opération inverse est l'aération.
Elle consiste à remplacer chaque substantif (S) du texte par le septième trouvé après lui dans le dictionnaire. Le procédé peut s'étendre à d'autres catégories grammaticales, devenant par exemple S+7, V+7. Exemple: le poème "L'Etranger" de Charles Baudelaire devient "L'Etreinte" Extrait: "Tes amidons?/ Vous vous trouvez là d'un paros dont la sensiblerie m'est restée jusqu'à ce jouteur inconnue/ ton patron?/ j'ignore sous quel laudanum il est situé [...]"
Autre exemple : La cimaise et la fraction, à partir de La cigale et la fourmi, commence ainsi : « La cimaise ayant chaponné tout l'éternueur/se tuba fort dépurative quand la bixacée fut verdie/ pas un sexué pétrographique morio de moufette ou de verrat [...] » (Raymond Queneau)
  • le Chicago
Poème constitué de quatre vers qui forment une devinette et dont la solution est une homophonie. Exemple: "pâtes au saumon/ coquillettes au thon/spaghettis anguille/tagliatelle espadon" Solution: nouille orque (New York)
Exemple:"nul boulgour/ néant couscous/ zéro patate/ nada polenta" Solution: pas riz (Paris)
  • l'Éclipse
L'éclipse est une variante de la méthode S+7: il s'agit ici de composer un texte uniquement composé des "S+7" mots d'un autre texte. Exemple: "la gardienne du zoo" Texte initial: "elle avait des manifestations de tendresse délicate: c'était elle qui gardait la chamelle, quand elle attendait ses petits"
Eclipse: "elle avait des manies de tendance délicate: c'était elle qui gardait la chambre quand elle attendait ses pets-de-nonne"