Adresse et heures d'ouverture

Adresse : ancien foyer rural (rue du Canal d'Algues), 30460 Lasalle

Tél : 04 66 83 99 14

Heures d'ouverture : Lundi 10-12h, Mardi 16h-18h, Mercredi 10h-12h et 14-18h, Vendredi : 16h30 - 18h , Samedi 10-12h
Jeudi (fermeture pour travaux collectifs)

"Regardez le spectacle de ces murs : c'est comme une bibliothèque dans la montagne. Regardez une bibliothèque : c'est comme un mur et qui tient des choses capitales. Nous avons besoin de livres et de pierres" (Patrick Cabanel)
"À vrai dire, toute perception est déjà mémoire. Nous ne percevons pratiquement que le passé, le présent pur étant l'insaisissable progrès du passé rongeant l'avenir." (Henri Bergson)

15.1.13

Karine Granger chez Sauramps (Alès)



Au cours de l’hiver 2012, la photographe Karine Granger, est allée à la rencontre des habitantes de La Grand’Combe. Au fil des échanges, elle a capté le portrait de ces femmes, révélant avec retenue leur univers intime, leur combat quotidien et leur parcours singulier. Chaque portrait est unique. Néanmoins, au fil des photographies, c’est toute l’âme de ce bassin minier qui se dévoile, issu d’une riche histoire collective de luttes, de résistances mais aussi d’intégration et de solidarité. 

Dans ces portraits, le pays noir du charbon vibre de leurs émotions et se révèle un pays de couleurs, de richesse et d’humanité. Patrick Malavieille, Maire de la Grand’Combe.
Un livre réalisé en partenariat avec le Centre Social de la Grand'Combe qui reprend l'exposition "Les Grands Combiennes".
Karine Granger réside entre Thoiras et Lasalle. L'éditeur aussi est local : SCHISTO (La Fare 48 370 St Germain de Calberte Tel. : 04 66 45 99 40)

10.1.13

LA NEBULEUSE DE L'INSOMNIE d'Antonio Lobo Antunes

Ce livre m'a été chaudement recommandé par ma libraire, une "fan", qui l'avait trouvé excellent. Prudente elle a rajouté : "si vous aimez le style particulier d'Antonio Lobo Antunes !" Curieuse, je me suis plongée dans cette narration. J'ai, dans un premier temps, trouvé l'écriture déroutante, puis, petit à petit, je me suis laissée bercée par une certaine poésie du livre, malgré quelques retours en arrière indispensables.
Antonio Lobo Antunes est psychiatre. Il nous emmène dans son monde particulier. Il crée pour son héros dont le cerveau est en morceaux, un langage à sa démesure, disloqué mais poétique.
"Regardez bien grand père je suis un homme, faites donc savoir aux gens que votre petit-fils moi aussi, désignez-moi avec fierté - Celui-là finalement mon petit-fils aussi".
"Un jour c'est lui qui s'occupera de tout ça c’est-à-dire qui s'occupera des ordures et de l'horloge sans chiffres indifférente au temps, quelle importance le temps puisqu'il n'existe pas non plus, ce qui existe c'est le silence que pas même les pattes du cheval ne parviennent à animer et mon père près du Christ de foire."
Tout tremble dans ce roman. Les tasses et les mots. Les phrases sont parfois privées de sens. Peu de verbes et de ponctuation. Cependant je devais aller au bout, et comprendre. Ce garçon sans nom était-il vivant ? Ou mort ? Chez lui ? Ou interné ? On se laisse envahir par cette tempête incessante qui bat dans ce pauvre cerveau.
-Quel domaine ? une question tellement injuste pour moi qui l'ai bâti seul à l'insu de tous quand j'étais sûr qu'ils dormaient et si ça se trouve éveillés en train de m'épier, un travail énorme avec la montagne, la lagune, le verger, des poules faites au crayon une à une, chaque plume, chaque bec, chaque couleur moi qui avais tout juste idée du gris et du blanc, je les ai inventées à grand peine, les ai expédiées dans le poulailler en frappant dans mes mains et j'ai rabattu le crochet du portillon sur le clou, pour quelle raison voulez-vous faire main basse sur ce que j'ai en souhaitant que moi sans rien tout comme vous sans rien à cet étage surplombant une rue aux mûriers évanouis avec un café d'un côté une boucherie de l'autre, vous qui ne savez rien des petites fenêtres du bourg ni du bruissement des blés (saurais-je quelque chose du bruissement des blés moi ?)
Ce livre était une bonne découverte pour moi. Il faut se laisser porter par les mots, sans chercher à toujours comprendre le sens de ces grandes phrases.
Antonio Lobo Antunes est issu de la grande bourgeoisie portugaise. Médecin psychiatre il se consacre entièrement à l'écriture depuis 1985. Ce livre est considéré par beaucoup comme un chef d'œuvre. "Lobo Antunes fait partie du cercle très étroit des grands auteurs européens. […] Il bouleverse l'art d'écrire (Télérama)
Guillemette Chevallier

5.1.13

La vérité sur l'affaire Harry Quebert


Que peut-on dire d'un livre lorsqu'on l'a aimé ? Celui-ci vous prend dans ses filets comme un poisson et vous vous laissez faire avec délectation ! Il est d'une construction implacable, complexe, presque baroque et en même temps d'une grande simplicité et clarté d'écriture. Autrement dit l'auteur se joue du lecteur mais dans la légèreté et, sans doute, le second degré. C'est une démonstration de style qui ne s'ignore pas mais se moque d'elle-même. Le "style" incluant les variations sur des personnages "archétypaux" : les mêmes qu'on retrouve dans beaucoup de romans américains voire même de séries de télévision. Sauf que leur "emballage" dans l'histoire fait déraper cette belle collection. Peut-être un peu comme ce tableau d'Hopper qu'il affiche en couverture : tout est normal et lisse... Oui mais.
Quelle belle réussite pour un très jeune auteur (suisse mais l'ouvrage se déroule aux Etats-Unis qu'il connaît manifestement très bien). Au delà de la construction elle-même, la mise en perspective entre l'intrigue et le livre en train de se faire est une vraie "leçon d'écriture" (à prendre aussi au second degré pour les clichés qu'elle développe), ou davantage, une analyse de la créativité pour la part de combat sur soi-même qu'elle comporte.
Bravo !

Tout le monde n'est pas aussi enthousiaste : c'est la preuve que la critique est diverse, autant que les lecteurs. Pour Raphaële Leyris ("Le Monde") il est tombé à plat :

"Tout le monde parlait du livre." La première phrase du prologue de La Vérité sur l'affaire Harry Quebert a quelque chose d'une prophétie autoréalisatrice, tant le deuxième roman de Joël Dicker, Genevois de 27 ans, est devenu un phénomène : déjà récompensé par le Grand Prix de l'Académie, il demeure en lice pour le Goncourt. (1) A part un effet magique de ce presque incipit, on voit mal la cause de cet engouement pour un thriller dont la dimension littéraire repose essentiellement sur le fait que ses protagonistes sont des écrivains. Un jeune auteur, apprenant que son mentor est accusé d'avoir tué une adolescente trente-trois ans plus tôt partmener l'enquête dans le Massachusetts. A partir de là, Joël Dicker aligne les personnages bien connus (la serveuse mélancolique, le flic bourru...) et les rebondissements, entrecoupés de doctes sentences sur la littérature. "Un grand roman américain venu de Suisse", s'écrient ses admirateurs ? Disons un honnête polar, dont la présence sur les listes automnales est un mystère plus épais que celui qui nourrit son intrigue".

Mais qu'en est-il pour vous ? Faites-vous une opinion en l'empruntant à la médiathèque.

(1) Finalement il aura eu le Goncourt des lycéens (Fnac) en plus de celui de l'Académie française.