Pensez à l'entretien régulier de vos circuits cérébraux : "écouter" (attentivement) et "lire" (à haute voix) vous aide à garder la forme : après quelques séances, vous passerez les contrôles techniques sans aucun problème ! Sans parler des bénéfices collatéraux : rencontrer des gens qui aiment lire (comme vous), découvrir des textes et des auteurs, s'emballer (vous adorerez ! vous détesterez !), se lancer (allez j'y vais, je me lance...), laisser les mots tracer leur chemin chez vous, entre intelligence et émotion...
Ce vendredi nous avons parlé du choix des livres "philosophique" et "poétique" nouveaux qui ont été acquis par des bénévoles très au fait de ces deux domaines. La phénoménologie (Hegel, Husserl, Sartre, Merleau-Ponty...) est une méthode philosophique : "la science de ce qui apparaît à la conscience" (par opposition à une supposée "essence"). Deux auteurs contemporains : Michel Henry et Fabrice Hadjadj, sont particulièrement recommandés par Patrick Brès pour entrer dans ce domaine. Le mieux est de faire sa connaissance au Café philo de Colognac ou de venir visiter le "rayon philosophie".
Mais on peut aussi s'intéresser très modestement à la philosophie avec "La philosophie pour les
nuls" : un tour d'horizon, survolant l'héritage philosophique. Ou encore en s'intéressant, en ligne, à l'ouvrage de Marc Sautet : "Un café pour Socrate".
La poésie nous est venue par Paul Celan, essayant, avec toute
une génération de rendre possible une nouvelle forme de langage
après le traumatisme du génocide des Juifs :
"Même la conscience la plus radicale du désastre risque de dégénérer en bavardage. La critique de la culture se voit confrontée au dernier degré de la dialectique entre culture et barbarie : écrire un poème après Auschwitz est barbare, et ce fait affecte même la connaissance qui explique pourquoi il est devenu impossible d’écrire aujourd’hui des poèmes. " (Adorno).
(…)
Schwarze Milch der Frühe wir trinken dich nachts
wir trinken dich mittags der Tod ist ein Meister aus Deutschland
wir trinken dich abends und morgens wir trinken und trinken
der Tod ist ein Meister aus Deutschland sein Auge ist blau
er trifft dich mit bleierner Kugel er trifft dich genau
ein Mann wohnt im Haus dein goldenes Haar Margarete
er hetzt seine Rüden auf uns er schenkt uns ein Grab in der Luft
er spielt mit den Schlangen und träumet der Tod ist ein Meister aus Deutschland
dein goldenes Haar Margarete
dein aschenes Haar Sulamith
Schwarze Milch der Frühe wir trinken dich nachts
wir trinken dich mittags der Tod ist ein Meister aus Deutschland
wir trinken dich abends und morgens wir trinken und trinken
der Tod ist ein Meister aus Deutschland sein Auge ist blau
er trifft dich mit bleierner Kugel er trifft dich genau
ein Mann wohnt im Haus dein goldenes Haar Margarete
er hetzt seine Rüden auf uns er schenkt uns ein Grab in der Luft
er spielt mit den Schlangen und träumet der Tod ist ein Meister aus Deutschland
dein goldenes Haar Margarete
dein aschenes Haar Sulamith
- Traduction de l'allemand
(...)
Lait noir de l’aube nous te buvons la nuit
nous te buvons à midi la mort est un maître d’Allemagne
nous te buvons le soir et le matin nous buvons et buvons
la mort est un maître d’Allemagne son œil est bleu
il te touche d’une balle de plomb il te frappe juste
un homme habite dans la maison tes cheveux d'or Marguerite
il lance ses grands chiens sur nous il nous offre une tombe dans l´air
il joue avec les serpents et rêve la mort est un maître d’Allemagne
tes cheveux d'or Marguerite
tes cheveux de cendre Sulamith
Lait noir de l’aube nous te buvons la nuit
nous te buvons à midi la mort est un maître d’Allemagne
nous te buvons le soir et le matin nous buvons et buvons
la mort est un maître d’Allemagne son œil est bleu
il te touche d’une balle de plomb il te frappe juste
un homme habite dans la maison tes cheveux d'or Marguerite
il lance ses grands chiens sur nous il nous offre une tombe dans l´air
il joue avec les serpents et rêve la mort est un maître d’Allemagne
tes cheveux d'or Marguerite
tes cheveux de cendre Sulamith
- NOTA: La Fugue de la mort fait partie du recueil Pavot et mémoire publié en 1952.
Dans un tout autre registre, quelques suggestions de lecture pour vos soirées d'automne ...