Inviter des écrivains suppose les assurer d'un public minimum : même s'ils sont géographiquement proches, on ne peut pas les déplacer pour dix personnes ! Il nous faut donc imaginer qu'est-ce qui motiverait un lecteur à venir à ce type de rencontres.
Pour votre part, si vous aviez l'occasion de rencontrer un écrivain : de quoi lui parleriez-vous ? Qu'aimeriez-vous savoir ?
- Qu'on vous présente le personnage, l'oeuvre ?
- Créer des liens avec la réalité, avec d'autres créations littéraires ou artistiques ?
- Parler de la façon d'écrire (de la pratique de l'écriture, du style...) ?
- Autre chose ?
Vous imaginez-vous dans la situation d'Apostrophes (du temps de Bernard Pivot) ou de Denise Glaser (voici bien plus longtemps encore) discutant à bâtons rompus avec l'auteur d'un livre que vous avez lu ou que vous allez bientôt lire ?
Et qui inviter ? Peut-être un auteur en vacances dans la région, ou qui y vit à demeure, qui la connaît ou bien qui en fait le cadre de son récit ? Un auteur de littérature générale, régionale, d'essais, de biographies, de livres documentaires, de livres pour enfants ?
Peut-être un auteur et un éditeur (ou un libraire) ? Peut-on imaginer une "lecture publique" d'extraits de ses oeuvres (par lui même ou par un lecteur) ?
Vos réactions et propositions sont les bienvenues.
© Photos archives gallimard. A gauche, Jacques Rivière, Jean Schlumberger, Roger Martin du Gard et André Gide à l’abbaye de Pontigny en 1922. A droite, encore jeune, Gaston Gallimard.
En attendant vous pouvez aussi aller lire sur le site du Carré d'art de Nîmes le compte-rendu d'une formation consacrée justement à ça... : que faire (ou ne pas faire) lorsqu'on invite un auteur. Deux bibliothèques de la région étaient représentées (Alès et Privas).
Extraits :
"Pour ces rencontres, le choix d’un auteur peut se faire à partir de la nécessité de connaître l’œuvre, de la notion de désir, d’un projet d’équipe et d’un travail en relation avec les institutions – la Direction régionale des affaires culturelles, le Centre national du livre… peuvent être de bon conseil ; mais aussi en partenariat avec les éditeurs, avec lesquels les contacts directs sont souvent complices et amicaux (Martine Cribier).
Il peut se faire aussi à partir de l’importance de l’œuvre, de l’écriture, de la place de l’écrivain dans la création de l’époque, « être dans la langue qui s’invente aujourd’hui » (Jean-Gabriel Cosculluela). Il s’agit d’aller plus loin, d’emmener les lecteurs ailleurs, de faire lire, de faire découvrir, d’« agrandir les terres de lecture » (Jean-Gabriel Cosculluela)."
"Chacun percevait, à cet instant, quelle que soit sa profession, l’importance du temps, de la durée, des éléments primordiaux dans tous les aspects du travail autour de l’écriture et de ses acteurs. Les bibliothèques, comme les écrivains, les éditeurs et les libraires, se doivent de lutter contre la rapidité, l’urgence, la consommation immédiate."
A titre d'exemple, une personne nous a proposé d'inviter André Buchet, paysan-écrivain qui vit dans la Drôme et qui a publié notamment : "Déneiger le ciel", "Le cabaret des oiseaux".
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