Je ne dirai pas tout
J'aurai passé ma vie à me
décortiquer,
à me déshabiller,
A donner en spectacle à n'importe
quel prix ce que j'avais
De plus précieux, de plus original,
Plus vivant que moi-même
Au prix de quels efforts
Je ne le dirai pas
Intoxiqué très tôt par le besoin
d'écrire,
Je me suis avancé parmi vous, pas à
pas,
Et l'on m'a regardé comme un
énergumène.
Je ne dirai pas tout
J'ai le sang plein d'alcool d'un alcool
de colère
Et je vais achever ma vie dans un bocal
comme un poisson Chinois
Peut-être un coelacanthe ...
J'aurai, j'en suis certain,
de l'intérêt plus tard,
Vous aurez des machines
à faire parler les morts
Je vous raconterai mes crimes
et ma légende
Et je vous offrirai des mensonges
parfaits
Que vous mettrez en vers, en musique,
en images,
Mais vous aurez beau faire
Je ne dirai pas tout!
Or, tout me reste à dire.
Quelques amis de la bibliothèque s'étaient déplacés et n'ont pas regretté leur soirée : les "diseurs" de Dimey étaient très convainquants ! Henri Salvador était amateur (où vous trouverez l'explication de l'expression "J'en suis coeur sur carreau" !) :
Bernard Dimey a donné son nom à un festival à Nogent (52)
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