"...3500 scientifiques, chercheurs, journalistes, écrivains, hommes politiques, artistes viennent chaque trimestre à l'invitation des 77 producteurs (de France Culture) nourrir les 2200 heures d'antenne de plus de 110 émissions et chroniques" (Jean-Michel Djian, rédacteur en chef)
France Culture a eu l'idée originale d'éditer "France Culture Papier" (Bayard) dont le 1e numéro est daté de ce printemps. Une radio c'est en effet un flux continu dont on ne capte que quelques bribes : si on est bien disposé et disponible ! Depuis l'invention du "Postcast" c'est un peu mieux, on peut télécharger et écouter à loisir. Mais écouter c'est donner du temps disponible en continu. Lire c'est choisir son rythme, d'intense à décousu, de dense à ... par bribes.
"L'objet-livre" est tout à fait dans le ton d'aujourd'hui : épais, aéré, illustré, très structuré. C'est un plaisir de le tenir en main !
Les rubriques aux dénominations quelque peu abstraites ne nous en disent pas beaucoup plus : "Transversales", "Thématiques", "D'hier à aujourd'hui"... Il faut picorer dans les titres pour retrouver le "ton", tout à fait à part dans le paysage audio-culturel français, de cette radio pas comme les autres, dont les contenus ne ressemblent pas du tout à ceux de la presse écrite (les fameux "News") et beaucoup moins "élitiste" qu'on ne le dit. Pourquoi ? Sans doute parce que l'oral oblige à communiquer, voire à penser en situation, par rapport au moment et à l'interlocuteur. Alors que l'écrit laisse l'auteur (le journaliste, le chroniqueur) face à lui même : "Ecrit, mon bel écrit, dis-moi que je suis le plus beau" !
France Culture Papiers par franceculture
Ecrémage subjectif :
- La solitude selon Henry David Thoreau (Walden) par Michel Granger, une expérience de "sobriété joyeuse" (*),
- Robespierre, bourreau et victime de la Terreur par Emmanuel Laurentin (La Fabrique de l'histoire) et Jean-Philippe Domecq (l'auteur de "Augustin Robespierre dit Robespierre le jeune" *),
- Jean-Luc Nancy, Dans quels mondes vivons-nous ? : "Nous sommes devant le monde comme devant un gros tas de tout, de galaxies, de machines, de nous, de langages",
- Pierre Rosanvallon et Paul Thiaud, La passion de l'égalité (Alain Filkielkraut) : "A la fin du XIXe siècle, au moment de ce qu'on appelle la première mondialisation... il y a trente millions d'Européens qui changent de pays... Le mouvement ouvrier et socialiste était lui-même très tenté par cette vision du protectionnisme ouvrier comme on l'appelait à l'époque" (Pierre Rosanvallon). Meirieu racontait qu'il avait été dans une classe de CE2 et que chacun réclamait le prof pour lui seul. L'instituteur galopait dans la salle pour calmer les uns, stimuler les autres, ou empêcher la bagarre d'éclater. On avait envie de lui dire : "Monsieur Meirieu vous avez voulu un enseignement pour les individus, vous l'avez... L'égalité a tendance à tout rapporter au personnel, alors que nous avons besoin de collectif (Paul Thibaud). La démocratie n'est pas simplement un régime de décision, mais un régime de la construction d'une expérience collective (PR). Le problème est de vivre en égaux, et pas simplement d'être des égaux au sens de personnes formatées, passées au moule, d'individus sériels" (PR).
- Caroline Eliacheff (Les idées claires) : "Ceux qui demandent si l'enfant sais ce qu'est la mort oublient un peu vite qu'eux-mêmes n'en savent rien, ce qui ne les empêche pas de penser".
- Philippe Meyer (Auditeurs sachant auditer...)
- Retour sur les révolutions arabes : "La Libye est comme la France d'avant 1789, un agrégat inorganisé de peuples désunis, unifié de façon un peu artificielle par l'hisotire : la domination ottmane, la colonisation italienne, l'instauration de la monarchie puis le régime de Kadhafi... Tous ces systèmes se sont surimposés à des sphères culturelles différentes..." (François Dumasy). "Avant on parlait de football, maintenant de politique... Les gens qui s'intéressent à la politique sont de moins en moins nombreux, certains sont fatigués, moi aussi je me sens fatiguée, parfois désespérée" (Henda). "Quand j'ai commencé à enseigner à l'université du Caire, il n'y avait pas une seule femme dans le département. Lorsque je l'ai quittée, elles représentaient 70 % des effectifs" (B. B-G)
- Le printemps de peuples, la propagation de la liberté, 1848 : Jean-Claude Caron... "après la révolution de février à Paris, qui mis à bas la monarchie de juillet, (l'Europe) parcourue de proche en proche par un magnifique frisson de bonheur et de liberté... illustré par un symbole printanier, la plantation des arbres de la liberté... Le mouvement part de France, puis touche l'Italie, l'Autriche, Budapest, Prague, Vienne".
... etc etc etc
Pour finir : il n'y manque que les voix ! Ces voix de chair et de son qui font le lien d'un individu à la sensibilité auditive de l'autre.
Les titres marqués d'un * sont disponibles à la bibliothèque de Lasalle, ainsi que "France Culture Papiers" bien sûr ! A consulter sur place (pour qu'il y en ait pour tout le monde). Bon printemps des peuples...
"On ne fait jamais une société à partir d’un système. Une société quelconque est d’abord faite de son passé, de ses mœurs, de ses usages : ensemble de facteurs irrationnels contre quoi les idées théoriques s’acharnent." Claude Lévi-Strauss
Adresse et heures d'ouverture
Adresse : ancien foyer rural (rue du Canal d'Algues), 30460 Lasalle
Tél : 04 66 83 99 14
Heures d'ouverture : Lundi 10-12h, Mardi 16h-18h, Mercredi 10h-12h et 14-18h, Vendredi : 16h30 - 18h , Samedi 10-12h
Tél : 04 66 83 99 14
Heures d'ouverture : Lundi 10-12h, Mardi 16h-18h, Mercredi 10h-12h et 14-18h, Vendredi : 16h30 - 18h , Samedi 10-12h
Jeudi (fermeture pour travaux collectifs)
"Regardez le spectacle de ces murs : c'est comme une bibliothèque dans la montagne. Regardez une bibliothèque : c'est comme un mur et qui tient des choses capitales. Nous avons besoin de livres et de pierres" (Patrick Cabanel)
"À vrai dire, toute perception est déjà mémoire. Nous ne percevons pratiquement que le passé, le présent pur étant l'insaisissable progrès du passé rongeant l'avenir." (Henri Bergson)
"À vrai dire, toute perception est déjà mémoire. Nous ne percevons pratiquement que le passé, le présent pur étant l'insaisissable progrès du passé rongeant l'avenir." (Henri Bergson)
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