Quelle belle réussite pour un très jeune auteur (suisse mais l'ouvrage se déroule aux Etats-Unis qu'il connaît manifestement très bien). Au delà de la construction elle-même, la mise en perspective entre l'intrigue et le livre en train de se faire est une vraie "leçon d'écriture" (à prendre aussi au second degré pour les clichés qu'elle développe), ou davantage, une analyse de la créativité pour la part de combat sur soi-même qu'elle comporte.
Bravo !
Tout le monde n'est pas aussi enthousiaste : c'est la preuve que la critique est diverse, autant que les lecteurs. Pour Raphaële Leyris ("Le Monde") il est tombé à plat :
"Tout le monde parlait du livre." La première phrase du prologue de La Vérité sur l'affaire Harry Quebert a quelque chose d'une prophétie autoréalisatrice, tant le deuxième roman de Joël Dicker, Genevois de 27 ans, est devenu un phénomène : déjà récompensé par le Grand Prix de l'Académie, il demeure en lice pour le Goncourt. (1) A part un effet magique de ce presque incipit, on voit mal la cause de cet engouement pour un thriller dont la dimension littéraire repose essentiellement sur le fait que ses protagonistes sont des écrivains. Un jeune auteur, apprenant que son mentor est accusé d'avoir tué une adolescente trente-trois ans plus tôt partmener l'enquête dans le Massachusetts. A partir de là, Joël Dicker aligne les personnages bien connus (la serveuse mélancolique, le flic bourru...) et les rebondissements, entrecoupés de doctes sentences sur la littérature. "Un grand roman américain venu de Suisse", s'écrient ses admirateurs ? Disons un honnête polar, dont la présence sur les listes automnales est un mystère plus épais que celui qui nourrit son intrigue".
Mais qu'en est-il pour vous ? Faites-vous une opinion en l'empruntant à la médiathèque.
(1) Finalement il aura eu le Goncourt des lycéens (Fnac) en plus de celui de l'Académie française.
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