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" France, état critique " de Jean Peyrelevade et Pierre-Antoine
Delhommais Editions Plon (Tribune libre) 2011.
Dès 2011 Jean Peyrelevade se posait la
question dans la perspective des futures élections présidentielles.
Deux ans après, le livre tient toujours bon ! On ne peut en dire
autant de tous les livres conjoncturels sur " la "
crise...
Son diagnostic n'est pas forcément
partagé mais il a le mérite de la cohérence :
- arrimage de la France aux pays d'Europe du sud : bonne qualité de vie mais faiblesse de la compétitivité par rapport aux pays du nord de l'Europe, notamment en matière d'exportation vis à vis des autres pays européens et des " Brics " (pays émergeants) qui représentent les marchés d'avenir ;
- forte dette de l'Etat et, compte-tenu du la baisse de compétitivité, risque de devoir emprunter à des taux plus élevés encore, y compris pour payer les dépenses courantes (salaires des fonctionnaires, dépenses sociales etc.) ;
- faiblesse de l'investissement privé et des innovations (à mettre en rapport avec des formation qui ne présparent guère à l'innovation du fait du cloisonnement disciplinaire et du manque d'ouverture) ;
- conséquence : hausse du chômage, baisse du pouvoir d'achat, augmentation du déficit.
" Les peuples ne sont en
rien responsables de la crise financière... Or ce sont les peuples
qui vont (en) payer le prix " disent les " Indignés ".
L'auteur préfère dire : " La réalité est moins simple.
La description de l'enchaînement des tempêtes, financière,
économique, puis frappant les Etats, est impeccable. Mais elle
oublie un élément essentiel : tous, parmi ces derniers, ne sont pas
touchés à l'identique. Ceux dont les fondations étaient les plus
fragiles sont les premiers mis en danger : dans toutes les
démocraties européennes, ce sont (les peuples) qui ont choisi leurs
gouvernements et approuvé de bonnes ou mauvaises politiques.
Il ne se contente pas en effet d'un
diagnostic mais il pose aussi des jalons pour le " redressement "
de la barre qui paraîtront très politiquement incorrect à certains
:
- vouloir ce redressement ne pas espérer qu'il adviendra par lui-même,
- oser affronter l'hostilité que comportera nécessairement l'application d'un plan de redressement,
- ne pas propager l'illusion d'un retour rapide à un taux de croissance supérieur à ce qu'il est depuis une dizaine d'années,
- traiter la question de la compétitivité (coût du travail incluant les charges), du déficit d'innovation et du manque d'investissement des entreprises (marges nécessaires pour investir),
- plus de 55 % des dépenses provenant des transferts sociaux : ralentir l'augmentation des dépenses de retraite, d'assurance maladie, d'allocations familiales car il n'est pas possible de continuer à financer les dépenses sociales à crédit ;
- transformer l'appareil productif dans le sens d'un développement durable (qui va s'imposer à tous les peuples européens) et contribuer à faire émerger ces nouvelles règles en Europe ;
- affirmer un principe de solidarité absolu entre les pays européens en traitant la dette comme une dette commune (et en imposant la discipline qui va avec).
Pour ceux qui trouvent la potion amère,
vous pouvez vous administrer un contrepoison avec :
" C'est plus grave que ce qu'on vous dit... Mais on peut s'en sortir ! " de Pierre Larrouturou (1) - Nova Editions, 2012.
" C'est plus grave que ce qu'on vous dit... Mais on peut s'en sortir ! " de Pierre Larrouturou (1) - Nova Editions, 2012.
(1) Grande controverse entre les deux auteurs à propos de l'opportunité du passage au 35 heures !
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