Mais quand on l'a lu, on comprend pourquoi... Bien sûr tout le monde connaît l'histoire (celle de "l'Arabe" anonyme du roman d'Albert Camus, "L'étranger", vu par son frère survivant...) mais chacun va trouver dans ce texte des résonances qui vont bien au delà des thèmes de la colonisation, du racisme, du déni de "l'autre"...
C'est plus qu'un écho au roman camusien, devenu l'icône qu'on sait, c'est une démonstration de ce que la littérature peut remuer dans l'âme humaine... Et comment on se construit, déconstruit, développe ou régresse, en partageant ce que d'autres ont vécu et ont été capables de transmettre avec cette force viscérale qui dépasse de loin tout forme d'intelligence abstraite.
C'est un roman bouleversant et tragique dont on sort en se disant : il faut que je relise tel ou tel passage, dans la profondeur des thèmes superposés, je n'ai pas pu tout saisir. Mais en même temps, on le regarde avec un doute : s'y replonger demanderait une bonne respiration au risque de dériver par tous les méandres du texte.
"Dieu n'est pas une réponse, c'est une question" dit le héros. Mais il ne cite pas l'auteur : Maïmonide ? Un lecteur nous le dira peut-être. En tout cas c'est toujours à partir d'une question qu'on peut tenter de construire du sens.
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