Adresse et heures d'ouverture

Adresse : ancien foyer rural (rue du Canal d'Algues), 30460 Lasalle

Tél : 04 66 83 99 14

Heures d'ouverture : Lundi 10-12h, Mardi 16h-18h, Mercredi 10h-12h et 14-18h, Vendredi : 16h30 - 18h , Samedi 10-12h
Jeudi (fermeture pour travaux collectifs)

"Regardez le spectacle de ces murs : c'est comme une bibliothèque dans la montagne. Regardez une bibliothèque : c'est comme un mur et qui tient des choses capitales. Nous avons besoin de livres et de pierres" (Patrick Cabanel)
"À vrai dire, toute perception est déjà mémoire. Nous ne percevons pratiquement que le passé, le présent pur étant l'insaisissable progrès du passé rongeant l'avenir." (Henri Bergson)

16.4.16

"Ce sont les femmes qui font vivre la littérature française" Tahar Ben Jelloun


Il a été question de beaucoup de sujets hier soir dans le grand amphi de l'école des Mines d'Alès où se déroulait une "causerie" avec Tahar Ben Jelloun... De son dernier roman, "Le mariage de plaisir" dont la traduction exacte est "Le mariage de jouissance", de l'amour, du Coran, du racisme, de l'esclavage, du Maroc, des "évènements" (comme on dit pudiquement) etc mais je n'en retiendrais qu'un : TBJ nous affirme "Ce sont les femmes qui font vivre la littérature française" ! Et effectivement : ce sont elles qui lisent, d'une manière générale, particulièrement des romans, mais aussi qui achètent les livres et fréquentent les bibliothèques. Ca l'Association des amis de la bibliothèque peut en témoigner. Pourtant hier soir il y avait, pour écouter, TBH, presque autant d'hommes que de femmes...

Prenons un peu de recul : que nous disent les "experts" à ce sujet ?


A l'âge adulte, femmes et hommes ne lisent pas avec la même intensité et ne font pas le même genre de lectures. L'accroissement de la lecture depuis les années 1960 est sensible chez les femmes qui, moins scolarisées que les garçons jusqu'alors, ont bénéficié de façon notable de l'allongement de la scolarité. Elles sont progressivement devenues plus lectrices que les hommes et, depuis vingt-cinq ans, l'écart de lecture entre les hommes et les femmes est constant(Lehingue, 2003). " Les femmes, note Olivier Donnat (1994) devancent les hommes pour toutes les activités en rapport avec le livre, qu'il s'agisse de la fréquence d'achat, de l'intensité de la lecture ou de l'inscription en bibliothèque " ; les hommes sont plus souvent faibles lecteurs et à niveau de diplôme identique, les femmes lisent toujours plus que les hommes.

Femmes et hommes n'ont pas les mêmes intérêts. Les romans sentimentaux, les romans psychologiques, les documentaires, les essais vécus sont préférés par les femmes. Qu'elles soient en activité ou non, elles restent vouées à l'espace du dedans, à l'intériorité, au foyer. Les ouvrages de sciences et de science-fiction, d'histoire, les romans policiers ont la préférence des hommes plus sollicités par l'extérieur, l'action, l'histoire et la politique. Ainsi les ouvrages historiques, les revues politiques et économiques, les hebdomadaires d'information, les revues de sport restent des lectures essentiellement masculines. Lorsque les femmes parviennent à un niveau d'instruction supérieur, les normes traditionnelles qui pèsent sur leurs pratiques culturelles s'estompent. Femmes et hommes ont alors les mêmes goûts pour la lecture de romans cultivés, des classiques, des essais (Parmentier 1986)...

Faute d'un longue familiarisation avec le livre, la lecture est une pratique acquise très tôt dans le milieu familial et devient, pour les plus favorisés, un habitus, que n'ont pas, le plus souvent, la possibilité d'acquérir les enfants des classes populaires. Le fait d'avoir une bibliothèque chez soi, d'avoir des livres à sa disposition, de pouvoir choisir des livres, de voir ses parents lire, de discuter des lectures, permet une imprégnation et constitue un capital culturel qui vient s'ajouter au capital scolaire. L'instruction facilite la lecture, développe la curiosité, incite à acquérir des connaissances : plus le niveau instruction est élevé, plus s'affine et se fortifie la compétence lectrice...
Les lecteurs des milieux populaires sont rarement détenteurs de capital culturel et de capital scolaire, ils recherchent peu une activité solitaire qui les éloigne de leurs réseaux de sociabilité sauf si la lecture est une occasion d'échanges. Du fait d'un parcours scolaire plus ou moins chaotique, la lecture leur demande des efforts et ils y consacrent peu de temps (Robine 1984 ; Bahloul 1987).





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